BERTHAUD (Louis-Auguste)


BERTHAUD (Louis-Auguste) 1810-1843

Berthaud.jpg

 

Biographie

Fils d’un charpentier de Charolles, Louis-Agathe Berthaud y voit le jour le 23 janvier 1810.
Louis-Agathe Berthaud se tourne vers le journalisme et la poésie dès l’âge de 16 ans. Comme une grande partie de la jeunesse de l’époque, il salue les Trois Glorieuses, puis devient un membre actif de la presse d’opposition républicaine sous la monarchie de Juillet. Il écrit d’abord à Lyon où il soutient les revendications des Canuts insurgés, publie dès ses 22 ans une satire hebdomadaire Asmodée en 1832 ; après huit jours d’écriture, le 10 janvier 1832, paraît dans une livraison de 8 pages le Prospectus, premier poème de cette satire qu’il publie jusqu’au dimanche 2 décembre de la même année. Puis, avec son frère de plume Jean-Pierre Veyrat, exilé politique savoyard, il publie d’avril 1833 à avril 1834 vingt-deux numéros d’une revue satirique hebdomadaire en vers, L’Homme rouge. Il se rapproche des saint-simoniens et participe au premier mouvement féministe en 1832, entretenant une relation sulfureuse avec son amante, la poétesse rebelle Sophie Grangé, « précurseur d’un féminisme naissant au début du XIXe siècle qu’on ne nommait pas encore ». À 23 ans, en mars 1833, il est traduit devant les Assises du Rhône pour avoir injurié le roi, Louis-Philippe, dans une de ses poésies d’Asmodée, et, à cette occasion, choisit d’écrire lui-même sa plaidoirie en alexandrins qu’il déclame à la barre du tribunal, proclamant pour sa défense la liberté critique comme une caractéristique essentielle de tout artiste ; acquitté, il est porté en triomphe dans les rues de Lyon, et l’on s’arrache sa plaidoirie qu’un imprimeur lyonnais s’est immédiatement proposé d’éditer.
À la fin de l’année 1833, avec son ami Jean-Pierre Veyrat et accompagné de Jacques Arago, il s’installe à Paris, rue de Seine puis rue des Beaux-arts, où il collabore à plus d’une quinzaine de journaux, tels Le Bon Sens et Le Charivari, dernier journal dont il parvient à devenir le poète attitré à partir de 1838 et jusqu’à sa mort.
Dans l’ensemble de ces périodiques, il traite presque toujours, en vers ou en prose, des sujets ayant trait à des faits sociaux et politiques, comme la prostitution, la peine de mort, l’infanticide, le pouvoir des banquiers, l’arbitraire de la police, la censure, la mendicité, la malversation de certains politiques, la brutalité du système judiciaire, la corruption des élites gouvernementales ou le suffrage universel.
Poète, chansonnier, essayiste, Louis-Agathe Berthaud est aussi l’auteur d’esquisses de mœurs, d’un roman, resté inachevé, et de plusieurs « nouvelles microscopiques en prose », selon l’expression de son ami Philibert Audebrand. Il est l’auteur de la pièce de théâtre Un mois à Naples, qu’il écrit sous le pseudonyme de Duplessis en collaboration avec Jacques Arago, et qui, après avoir été analysée et validée par les agents de la censure, est jouée à Paris au Théâtre du vaudeville le 11 août 1837. En 1840-1842, il collabore aux Français peints par eux-mêmes : mœurs contemporaines, projet éditorial de physiologies des métiers parisiens porté par l’éditeur Léon Curmer, d’abord publié sous forme de livraisons distribuées par abonnement, puis sous forme de 9 volumes vendus en librairie. Dans ce travail collectif, Berthaud signe plusieurs monographies : Les Mendiants (en vers), Les Dévoués (consacré aux vidangeurs), Les Chiffonniers, Le Goguettier (où il évoque les goguettes parisiennes qu’il fréquente) et Le Décrotteur.
Il meurt de phtisie à 33 ans, chez son frère charpentier, à Chaillot.

Œuvres

Théâtre